2/3 [[ne fait plus tache|page2]]la stabilité oublions-la
la constance oublions-la
la permanence la fixité la paix oublions-les
Il n’y a que spoliation plus ou moins lente
l’échelle géologique a rétréci
le temps, nous le touchons du bout des doigts
par le drap du passé abrié·e·s
nous respirons [[l'air du futur|page3]]
les couches du temps se révèlent en larges strates érodées
en éboulis fracassants en hautes gorges en canyons
si fragile le roc
se dérobe
dans le temps minéral
trop bref
il y a (link: "//les montagnes et les sites internet//")[(goto-url: 'https://pwelverumandsun.bandcamp.com/track/through-the-trees-pt-2')]
là-haut les neiges éblouissantes peuvent rendre aveugle
maculer la rétine de taches noires
la brûler comme on le dit d’une pellicule surexposée
là-haut le glacier s’écoule en rivière fracassante
les neiges deviennent grises puis deviennent [[eaux|page4]]
plus aucune baignade ne se fait
sans penser à [[la fin du monde|page9]]
faut-il [[tenter de tout préserver|page10]]
ou bien [[accepter|page11]]
voire [[accélérer|page12]]
la perte
le démantèlement
la main dans la rivière
les doigts en éventail
le poing se referme
nourrie par l’idée folle que si je provoque moi-même ma perte il n’y aura pas de deuil aucun regret dans l’agentivité l’important est la décision le sentiment de pouvoir infime déclinant parcellaire pouvoir auquel je m’accroche m’agrippe me cramponne dans cette lancée qui de plus en plus vite me cahote m’oublie quand tout devient vitesse et lignes de couleur au plus près de la lumière le temps s’allonge à l’infini mais nous n’y sommes pas encore nous accélérons toujours plus vite droit en direction du rien et du tout à la fois en direction de l’inconnu et de ce qu’on sait bien qu’il va devoir arriver nous disons l’inconnu mais c’est un mensonge nous savons ce qui nous attend je sais ce qui m’attend je sais
la main dans la rivière
les doigts en éventail
le poing se referme
sur [[une douleur|page5]]
sur [[un mensonge|page6]]
tâche inutile parce qu’impossible rien ne demeure immaculé bien longtemps
les glaciers noircissent
les saisons s’enchainent sans possibilité de
[[recommencer à neuf |page2]]
je pense tout
comme déjà perdu
(autrement la déception à venir me tuera)
suis-je parvenue à
[[détisser tous les liens|page7]] ?
ou bien
n’ai-je fait qu’[[enfouir ce qui forcément ressurgira|page8]]
au fil des fontes, des érosions, des
glissements de
terrain?
les nœuds déliés
les fibres encore tordues pourtant gardent
la marquent du révolu
[[(aucun retour en arrière ne se fait sans conséquence)|page2]]
la tache n’aura que pâli
toi
tu la devines encore